dimanche 30 novembre 2008
Pavlov et les armes de service
Ce conditionnement médiatique n'est évidemment pas fondé sur des faits : les recherches scientifiques sur la violence et les armées - citées par la Weltwoche, ce qui n'est pas insignifiant d'un point de vue politique - montrent en effet que la Suisse compte à la fois la plus haute densité d'armes à feu en Europe et le plus bas taux d'homicides ; de plus, malgré les affirmations fracassantes faites depuis des années par le professeur Killias et reprises sans discernement par les médias sur les "300 morts par année dus aux armes de service", avant tout des suicides, des chiffres plus solides que les estimations du criminologue montrent une proportion nettement inférieure.
En d'autres termes, ce n'est pas en retirant toutes les armes de service que l'on règlera le problème de la violence domestique ou les causes de suicide, ne serait-ce que parce qu'elles ne sont impliquées dans une petite minorité des cas. Du reste, les cas de meurtres commis à l'arme blanche, qui contreviennent au conditionnement contre fusils d'assaut et pistolets militaires, sont traités comme des faits divers sans signification d'ensemble - alors qu'ils sont tout autant dignes d'attention et qu'ils représentent une cause de violence statistiquement plus importante. Bien entendu, ils ont l'inconvénient de rappeler que les armes, à de très rares exceptions près (dysfonctionnement), ne tuent pas : ce sont les êtres humains qui tuent.
Il vaut la peine de se demander pourquoi un tel réflexe pavlovien a pu naître au sein de la classe médiatique. Je ne pense pas que l'opposition automatique à tout ce qui est militaire soit une hypothèse valable : nous ne sommes plus dans l'atmosphère insouciante qui baignait la fin de la guerre froide, et les métastases terroristes des conflits de notre temps mobilisent régulièrement l'attention. Non, je penche plutôt pour ce maternalisme rampant de notre société, pour cette parentalité de substitution qui remplace de plus en plus la perception des jeunes adultes dans notre pays. Un mort par fusil d'assaut militaire ? Mon Dieu, protégeons vite tous ces gens en danger et retirons sans tarder ces vilaines armes ! Toute victime est une victime de trop !
Il y a donc des courants profonds qui semblent expliquer ces réflexes de surface. Une volonté tellement tranchée d'ignorer la fragilité de la vie, une crainte tellement sourde de perdre tout ou partie de l'existence dorée que nous menons, que du coup les tueurs deviennent des victimes et leurs armes des outils criminels, sans lesquelles rien ne se serait produit. Un peu comme si une génération hyperconcernée tentait de surprotéger tous ceux qui l'entouraient, tout de suite et à tout prix, parce que rien ne compte davantage que ne pas laisser entre nos doigts ce que la providence y a mis. Une tendance que l'on peut également voir à l'oeuvre sur le thème du réchauffement planétaire, où le conditionnement prend une dimension sans comparaison.
Dans les faits, pour en revenir aux armes de service (comme pour les armes privées), les dispositions légales permettent de les retirer aux personnes instables ou menaçantes, et ce sont donc leurs proches qui doivent accomplir la démarche, jamais facile, aboutissant au dépôt de ces armes. Traiter en bloc tous les citoyens-soldats est donc une manière d'éviter de désigner une poignée d'individus comme instables ou menaçants, comme bourreaux - fut-ce d'eux-mêmes - et non victimes. Et surtout de ne pas se demander comment un citoyen-soldat auquel on retire son arme personnelle en-dehors du service peut ensuite accepter de prendre des risques sous l'uniforme pour la société qui le considère comme une menace pour lui-même ou pour les autres...
dimanche 23 novembre 2008
Armée de milice et concurrence économique
A priori, on considère plutôt que la professionnalisation des forces armées contribue à leur qualité et permet d'avoir le personnel spécialisé nécessaire à la préparation comme à l'engagement des forces armées. Mais certains spécialistes, comme par exemple dans l'exploitation ou l'attaque des réseaux informatiques, qui jouent un rôle croissant dans un espace jamais en paix, ont tout simplement dans l'économie privée des salaires qui dépassent ceux des militaires de plus haut rang. En d'autres termes, impossible de les engager contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Le système de milice et l'obligation de servir qui le fonde fournissent en effet d'autres motivations et donnent accès pour un prix modique à un réservoir de personnel sans équivalent, qui plus est au début de leur carrière professionnelle ou pendant leur formation. A la différence de l'armée de métier, il ne se place pas automatiquement en concurrence directe de l'économie privée et n'est pas contraint de mener une course aux salaires qu'aucune armée ou presque ne peut remporter. Ce que le recrutement au sein des sociétés militaires privées démontre clairement.
Du reste, l'insistance des armées de métier d’origine récente à étoffer leurs effectifs de réserve, comme les armées françaises, souligne cette problématique. Mais cette démarche comparable aux principes de l'armée de milice ne fonctionne que lorsque l'économie privée perçoit des avantages clairs à la libération régulière de son personnel pour des obligations militaires. Et comme ce retour sur investissement suppose un certain parallélisme entre ces deux activités, l'armée suisse doit évoluer à l'aune de l'économie suisse, sans pour autant oublier les exigences de sa mission.
On voit donc mal comment une économie qui se globalise et qui dépend fortement des échanges internationaux pourrait soutenir une armée arc-boutée sur le territoire national…
dimanche 16 novembre 2008
États-Unis : la fin des délires ?
En revanche, il est un aspect frappant du manichéisme médiatique qui retient l'attention : alors que depuis presque 8 ans George W. Bush est présenté comme le summum de la bêtise, de l'obscurantisme et de la haine, en bref comme la source de tous les maux, Barack Obama a rapidement été paré des attributs propres à l'intelligence, à la modernité et au respect, étant même érigé en symbole de tout ce que l'Amérique a de bien. D'un côté le Mal (et pas malin, en plus !) et de l'autre le Sauveur. Faut-il donc s'étonner qu'au lendemain de son élection certains de nos médias se demandaient si Obama pourra sauver le monde ?
Cette rhétorique messianique, qui justifie tous les raccourcis et tous les accomodements avec la réalité pour atteindre l'hagiographie, est ainsi le syndrome inverse de la diabolisation de Bush et consorts. Il lui succède de façon logique : pour tirer un trait définitif sur un Mal épouvantable, il fallait un Bien hors commun - et peu importe que ce dernier doive beaucoup à l'imaginaire et s'applique à un homme dont finalement on ne sait pas grand chose. Le délire anti-Bush a mené à l'adoration pro-Obama. A la différence près que l'un et l'autre font abstraction des intérêts caractérisant les États-Unis, lesquels ne vont pas changer fondamentalement d'une administration à l'autre.
Ainsi, à moins qu'il ne soit exclusivement paré de vertus proprement hors du commun des mortels, ce dont je me permets tout de même de douter, Barack Obama va forcément commettre des erreurs et décevoir son monde (ce qui n'est pas synonyme). Et derrière la carrière présidentielle du candidat le plus chèrement élu de l'histoire américaine se profile donc un retour progressif à la réalité, au sein des opinions publiques et plus encore chez ceux qui les façonnent. Évidemment, il faudra bien une génération pour obtenir une vision dépassionnée de la présidence de George W. Bush, mais la fin des délires est en soi une étape thérapeutique essentielle.
vendredi 14 novembre 2008
Des ILR à la portée de toutes les bourses !
Prenez pas exemple ces intensificateurs de lumière résiduelle (ILR) vendus comme des jouets pour adulte sur Amazon. J'imagine bien qu'à moins de 70 dollars, on ne doit pas avoir une qualité extraordinaire et qu'il ne faut guère espérer faire de l'observation durable et à longue distance, comme le permettent les équipements militaires. Malgré cela, pour un prix modique, on obtient la capacité de voir dans l'obscurité complète (grâce à la petite lampe IR) ou d'observer discrètement à courte distance.
L'une des raisons pour lesquelles les forces armées occidentales se sont révélées si efficaces au niveau tactique en Irak comme en Afghanistan, ces dernières années, résidait dans leur capacité à "prendre possession de la nuit" grâce à leur profusion d'appareils de vision nocturne (un appareil par soldat dans les éléments de mêlée). Alors que la nuit avantageait traditionnellement le combattant irrégulier local, cette avancée technologique faisait basculer les rôles et avantageait le combattant régulier expéditionnaire. Du coup, les raids nocturnes dans les milieux urbains ou montagneux ont souvent bénéficié de cet avantage.
Il faut donc imaginer ce qu'il peut se passer si les cibles de tels raids venaient à être équipés de tels gadgets : elles pourraient non seulement détecter les mouvements de leurs adversaires, et notamment voir les lumières IR souvent employées pour leur coordination, mais également ouvrir un feu précis en bricolant des pointeurs IR sur leurs armes, et qui à courte distance sont très efficaces. Avant de couper les pointeurs et de se dissimuler, bien entendu, puisqu'ils se détachent merveilleusement bien dans la lueur verte un peu glauque des ILR !
Mais toute contre-mesure appelle nécessaire une contre-contre-mesure, comme par exemple la miniaturisation - pour l'heure pas très réussie - des appareils à imagerie thermique, qui n'intensifient pas la lumière, mais indiquent les différences de température...
Un retour progressif...
Ces derniers mois m'ont vu particulièrement absent sur la toile (y compris sur le site de la RMS, www.revuemilitairesuisse.ch). Pour ceux qui suivent les différentes péripéties vécues par le commandement de l'armée suisse pendant cette période, on peut comprendre que sa situation pour le moins difficile puisse avoir des conséquences négatives sur l'emploi du temps et sur la disponibilité d'esprit des petits rouages qui tentent au quotidien de faire tourner la machine. Et dont je fais bien entendu partie.
Un ralentissement volontariste de mon rythme de travail, motivé par des priorités privées et par le souci de ne pas trop tirer sur la corde, m'a néanmoins permis de retrouver un meilleur équilibre en la matière. Et aussi de me rappeler que l'écriture, même sur un média aussi fragile et furtif que le blog, joue un rôle dans cet équilibre. C'est donc la raison pour laquelle je souhaite revenir par ici et partager les réflexions qui me viennent au fil des jours sur les thèmes stratégiques, militaires ou médiatiques.
Nous ne retrouverons pas la fréquentation très dense, et parfois incontrôlable, de mon ancien blog. A chaque époque ses aventures !
mardi 26 février 2008
De retour de service
jeudi 7 février 2008
Encore en service
mardi 22 janvier 2008
De nouveaux billets... ailleurs !
Irak : le bilan d'une unité réseau-centrique
La Finlande tentée par la surveillance aérienne de l'OTAN
Augmentation des frappes aériennes en Irak et en Afghanistan
Grave vol de données en Grande-Bretagne
Expansion française dans le Golfe
Avions : entre le bruit et l'armée.
dimanche 13 janvier 2008
Le CdA met les points sur les i
Une interview parue ce matin dans le Blick du nouveau Chef de l'Armée confirme ses aptitudes en matière de communication : en quelques réponses claires et dépassionnées, le commandant de corps Nef remet à sa juste place la polémique vécue cette semaine sur la garde armée (les nouvelles dispositions ordonnées par Samuel Schmid ne changent pas fondamentalement la donne) et montre que les discussions liées à l'arme de service ne doivent pas dissimuler les vrais problèmes :
"Wenn wir eine andere Lösung finden, wenn die Werte sich gewandelt haben, sodass die Waffe daheim nicht mehr dieselbe Bedeutung hat wie früher, dann bin ich offen. Die Waffe muss nicht unbedingt zu Hause stehen. Es gibt wichtigere Fragen für die Armee."
L'adaptation de l'armée aux valeurs de la société qu'elle est chargée de protéger et défendre est une condition sine qua non pour le maintien de sa légitimité, ce qui influence non seulement son efficacité opérationnelle mais aussi ses conditions de travail - en particulier pour une armée de milice. Des faits divers montés en épingle et des déclarations à l'emporte-pièce ne peuvent être confondus avec de vraies mutations sociétales, et le renforcement de l'individu comme acteur s'oppose de toute manière au maternalisme lénifiant qui exsude aujourd'hui des rédactions et d'une partie de la classe politique. En d'autres termes, l'armée a raison d'étudier des problèmes particuliers et d'être ouverte au changement, mais ce dernier doit être fondé sur des votations populaires en bonne et due forme.
Quoi qu'il en soit, la fermeté doit témoigne le nouveau CdA vis-à-vis des pressions médiatiques et son inclination à mettre les points sur les i sont des témoignages positifs !
mardi 8 janvier 2008
Les élections américaines et l'Irak
A l'heure actuelle, toutefois, on parle moins de l'Irak dans les médias américains parce que le sujet ne se prête plus au même traitement : la forte réduction des pertes militaires américaines, couplée à la diminution générale des violences, montrent une amélioration de la situation qui contredit les jugements définitifs et catastrophistes d'une grande partie des médias traditionnels. Et comme la patiente et difficile campagne de contre-insurrection menée par le général Petraeus a réduit ces faits saillants qui ont le potentiel de mobiliser l'attention du public, elle passe à l'arrière-plan. Ce qui diminue d'autant la pression pour un changement de stratégie, comme un retrait complet de l'Irak, au lieu de la progressive diminution des troupes aujourd'hui engagée après la montée en puissance orchestrée en 2007.
Quoi qu'il en soit, il serait faux de croire que les affirmations des candidats républicains et démocrates ont un rapport étroit avec ce que fera la future administration au Moyen-Orient : l'engagement en Irak est en effet tellement décisif pour les intérêts américains, en tant que point d'entrée via un pays charnière, qu'un abandon de toute présence militaire n'a tout simplement aucun sens. C'est au contraire une présence accrue hors des frontières nationales qui caractérise l'emploi des armées à l'ère de la globalisation, en tant que défense avancée, facteur de stabilisation, troupe d'interdiction ou vecteur diplomatique. Il faut avoir une opinion bien biaisée pour ne pas voir la continuité de la politique américaine dans cette région (par opposition notamment avec l'Afghanistan et les Philippines).
Il n'en demeure pas moins que le choix du candidat et son message-clef sur l'Irak, tout comme sur l'Afghanistan, aura une influence considérable sur les ennemis des États-Unis. Voici un peu plus de 3 ans, ces mêmes ennemis avaient durement encaissé la réélection de George W. Bush, qui garantissait la poursuite d'une lutte menée à proximité immédiate de leur centre de gravité. De même, la relance de la campagne irakienne par le déploiement hautement visible de renforts, l'an dernier, a vivement affecté les perceptions concernant l'attitude américaine à moyen et long terme. L'élection d'un candidat véhiculant ouvertement un message anti-guerre, oscillant entre l'isolationnisme et l'angélisme, aurait certainement l'effet inverse et serait un encouragement à poursuivre la lutte contre les États-Unis et leur alliés - où qu'ils soient...
lundi 7 janvier 2008
Faire équipe... en vidéo
jeudi 3 janvier 2008
Le prix des exercices biaisés
Biaiser les exercies pour éviter de telles remises en causes a toutefois un prix quelquefois exorbitant. Le livre du général Bruno Chaix, "En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ?", le rappelle clairement. Entre fin 1936 et début 1937, un exercice sur carte du Conseil supérieur de la guerre français simule une opération de défense face à une attaque allemande passant par la Belgique et par la Hollande, d'ailleurs similaire au plan existant en 1939 ; mais la simulation réaliste de la Blitzkrieg, avec les capacités d'exploitation des Panzerdivisionen, est niée par le Haut commandement français, le général Gamelin parlant de "roman" et insistant que la progression allemande aurait dû être plus méthodique et prudente - un peu à la manière de la doctrine française (ou des pans traditionnalistes de la Wehrmacht).
La conclusion logique d'un tel exercice, à savoir l'impossibilité d'appliquer la doctrine du front continu face au couple char/avion et donc la nécessité d'assurer une défense dans la profondeur couronnée par une masse de manoeuvre mécanisée comme réserve générale, n'a donc pas été tirée. Au contraire, cette masse de manoeuvre - la 7e Armée du général Giraud - sera gaspillée dans une vaine poussée en Belgique et aux Pays-Bas pour l'illusion d'une liaison avec les forces des pays neutres et d'un renfort substantiel, alors que celles-ci seront balayées en quelques jours par le plan révisé des Allemands. Mais qui, en temps de paix, peut s'opposer victorieusement aux doctrines en cour comme aux hommes en place ? Les empêcheurs de penser en rond, les "mavericks", sont bien vite mis à l'écart.
Et qu'en est-il en temps de guerre ? Un autre exemple est à cet égard probant : le plan développé par les Japonais pour prendre l'île de Midway et détruire les derniers porte-avions américains, afin de s'assurer un avantage définitif dans le Pacifique. Le fait de viser deux objectifs contradictoires, avec une flotte divisée et dispersée, engagée dans une manoeuvre spéculant sur la surprise et la réaction de l'adversaire, aboutira à un désastre retentissant. Mais ce désastre aurait pu être prévenu : un exercice d'état-major visant à tester le plan, sorte de kriegspiel aéronaval mené par la flotte combinée nippone, a abouti à la destruction théorique de 2 grands porte-avions japonais, et donc à l'échec de l'opération. Mais les amiraux ne pouvaient admettre un tel résultat et, sur la base des premiers mois de guerre, ont pensé que l'exercice avait surestimé l'adversaire ; du coup, on transforma le bilan en 1 seul porte-avion endommagé. Au lieu des 4 qui seront finalement coulés.
Les exercices sont indispensables aux armées, quelle que soit leur situation. Mais s'exercer en s'interdisant par avance de remettre en cause des plans, des processus, des structures et des doctrines ne peut qu'aboutir à des illusions dangereuses.
mardi 1 janvier 2008
Sus à l'armée de milice !
Au moins, on ne pourra pas reprocher au Blick de dissimuler ses intentions en matière de politique de sécurité : dans les grands titres que le quotidien de boulevard alémaniques souhaite publier en 2008 figure en effet la fin de l'obligation de servir.
Le débat entre armée de milice et armée de métier est depuis longtemps en Suisse, et il n'y a pas de raison de ne pas régulièrement le relancer. Notamment en intégrant les expériences récentes faites par les armées européennes ayant adopté ces 10 dernières années le second modèle, et qui aujourd'hui sont confrontées à des difficultés majeures (augmentation des frais de fonctionnement, vieillissement du personnel, limites des effectifs déployables, etc.). On sait que ce débat est souvent politisé, puisque des partis gouvernementaux n'hésitent pas à fixer des effectifs pour l'armée sans d'abord définir ses missions et les modalités de leur accomplissement.
Toutefois, ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans les rêves éveillés du Blick : c'est simplement le renoncement à une obligation certes pesante, à un devoir traditionnel dont le rôle n'est même pas pris en compte. Ce populisme médiatique est d'autant plus étrange qu'il fait totalement abstraction du droit à la sécurité que le même Blick ne manquerait pas de marteler au moindre risque pour la sécurité au sein du pays. L'absurdité angélique de la suppression de l'armée ayant été rejetée sans appel par le peuple, on cherche maintenant à découpler les droits et les devoirs en matière de sécurité. Demain on défend, protège et aide gratis...