mardi 1 janvier 2008

Sus à l'armée de milice !

Au moins, on ne pourra pas reprocher au Blick de dissimuler ses intentions en matière de politique de sécurité : dans les grands titres que le quotidien de boulevard alémaniques souhaite publier en 2008 figure en effet la fin de l'obligation de servir.

Le débat entre armée de milice et armée de métier est depuis longtemps en Suisse, et il n'y a pas de raison de ne pas régulièrement le relancer. Notamment en intégrant les expériences récentes faites par les armées européennes ayant adopté ces 10 dernières années le second modèle, et qui aujourd'hui sont confrontées à des difficultés majeures (augmentation des frais de fonctionnement, vieillissement du personnel, limites des effectifs déployables, etc.). On sait que ce débat est souvent politisé, puisque des partis gouvernementaux n'hésitent pas à fixer des effectifs pour l'armée sans d'abord définir ses missions et les modalités de leur accomplissement.

Toutefois, ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans les rêves éveillés du Blick : c'est simplement le renoncement à une obligation certes pesante, à un devoir traditionnel dont le rôle n'est même pas pris en compte. Ce populisme médiatique est d'autant plus étrange qu'il fait totalement abstraction du droit à la sécurité que le même Blick ne manquerait pas de marteler au moindre risque pour la sécurité au sein du pays. L'absurdité angélique de la suppression de l'armée ayant été rejetée sans appel par le peuple, on cherche maintenant à découpler les droits et les devoirs en matière de sécurité. Demain on défend, protège et aide gratis...

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