dimanche 23 novembre 2008

Armée de milice et concurrence économique

A l'occasion du 4e symposium "Forces de sécurité du futur", organisé jeudi 20 novembre dernier au Stade de Suisse par armasuisse, une réflexion sur la place de l'armée de milice a retenu l'attention. Le colonel d'état-major général Roland Kaestner, venu de la Führungsakademie de la Bundeswehr, a en effet expliqué pourquoi l'importance du personnel de milice ne cesse de croître au sein des forces armées - alors même que le discours ambiant, au sein de la classe politique comme des médias, vise plutôt à discréditer ce modèle séculaire.

A priori, on considère plutôt que la professionnalisation des forces armées contribue à leur qualité et permet d'avoir le personnel spécialisé nécessaire à la préparation comme à l'engagement des forces armées. Mais certains spécialistes, comme par exemple dans l'exploitation ou l'attaque des réseaux informatiques, qui jouent un rôle croissant dans un espace jamais en paix, ont tout simplement dans l'économie privée des salaires qui dépassent ceux des militaires de plus haut rang. En d'autres termes, impossible de les engager contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Le système de milice et l'obligation de servir qui le fonde fournissent en effet d'autres motivations et donnent accès pour un prix modique à un réservoir de personnel sans équivalent, qui plus est au début de leur carrière professionnelle ou pendant leur formation. A la différence de l'armée de métier, il ne se place pas automatiquement en concurrence directe de l'économie privée et n'est pas contraint de mener une course aux salaires qu'aucune armée ou presque ne peut remporter. Ce que le recrutement au sein des sociétés militaires privées démontre clairement.

Du reste, l'insistance des armées de métier d’origine récente à étoffer leurs effectifs de réserve, comme les armées françaises, souligne cette problématique. Mais cette démarche comparable aux principes de l'armée de milice ne fonctionne que lorsque l'économie privée perçoit des avantages clairs à la libération régulière de son personnel pour des obligations militaires. Et comme ce retour sur investissement suppose un certain parallélisme entre ces deux activités, l'armée suisse doit évoluer à l'aune de l'économie suisse, sans pour autant oublier les exigences de sa mission.

On voit donc mal comment une économie qui se globalise et qui dépend fortement des échanges internationaux pourrait soutenir une armée arc-boutée sur le territoire national…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les armées professionnelles sont extraordinairement inefficace économiquement pour assurer la défense du territoire.Un pays comme la Finlande ou la Suède dépense 30% de son budget défense en acqusition d'équipements conventionnel soit presque deux fois plus que la moyenne des armées pro comme la France ou le Canada(sur les fabrications).

Sur la politique de défense suisse et les acquisitions prévues:
Objectivement je serais les Suisses, j'acheterais soit des Gripen a condition avoir acces au software, soit moderniserait les Tigers et renforcerait la défense sol air.
Une modernisation Tiger avec aide Suédoise (avionique Gripen par exemple dont radar et datalink) et israelienne (ECM), plus prolongement de cellules serait moins cher et permettrait au pilote Suisse de s'entrainer sur un systeme moderne en terme de SNA.
Les Suisses n'ont aucune menace de la part de la Russie .
La seule menace de la Suisse sont les pays limitrophes à cause de la jalousie voire de l'hostilité de certains pays de l'Europe quand a la politique économique Suisse notamment sur le respect du secret bancaire, et celle ci porte donc sur son indépendance.
Voire le terrorisme islamique mais c'est une menace de basse intensité
La Suisse qui est pays profondement démocratique défend des options qui ne sont pas celle des technocrates brussellois et de certains gouvernements: politique d'immigration et de nationalité différente, système libéral, à faibles impots et forte protection du secret de la vie privée, primat du peuple sur la technocratie et élites politiques.Bref une politique libertarienne, et le contraire de l'UE et en plus un mauvais exemple car la Suisse réussit mieux que l'UE en gardant inchangé les traditions nationales.
Après tout ils font ce qu'ils veulent chez eux.
Le seul scénario de défense crédible porterait donc sur une menace d'embargo de Bruxelles que la Suisse pourrait par exemple contrer en fermant son espace aérien et routier à l'UE, ou en emmerdant les pays limitrophes.
Quelle serait l'escalade possible?
Si j'étais eux je penserais alors qu'il vaut mieux dans ces conditions

que la Suisse puisse défendre sa souveraineté territoriale (armée de terre) et dissuader un minimum
que la Suisse puisse emmerder l'Europe sans craindre des provocations et escarmouches violentes entre garde frontières, un non respect de son espace aérien (défense), ou une escalade
Pour emmerder les pays limitrophes je vois des moyens non létaux avant tout et par exemple le brouillage (TV, GSM, systèmpes militaires etc.), le renseignement au profit de puissance non européennes (ELINT, ESM, radars transhorizons) pour pouvoir faire un chantage, la menace de transfert technologique au profit de pays hostiles à l'Europe (machine outils , matériaux avancés etc.), des armes non léthales comme les rayonnements microonde antipersonnels pour emmerder les gardes frontières de l'EU, voir des forces spéciales équipés d'armes EMP conventionnelles.

Et donc que la Suisse dépende le moins possible d'armes inhibables d'origine Européenne ou US, utilise l'espace, maitrise le spectre électromagnétique en Suisse et autour, se constitue des réserves de matières premières et s'assure de la neutralité dans les faits de l'Italie, pays le plus faible et le moins hostile a l'évasion fiscale (LOL), et d'autres etats de l'UE par une politique d'influence.

Avoir de l'avionique Suédoise avec codes sources modifié ou Israélienne (eux ne donneront rien) me parait plus sûr qu'un Rafale ou un F35.Sinon acheter des SA 300 PMU suisissés, et des systemes ELINT/ESM et de brouillage, voir un stock de missiles de croisière à titre de dissuasion conventionnelle.