mardi 22 janvier 2008
De nouveaux billets... ailleurs !
Irak : le bilan d'une unité réseau-centrique
La Finlande tentée par la surveillance aérienne de l'OTAN
Augmentation des frappes aériennes en Irak et en Afghanistan
Grave vol de données en Grande-Bretagne
Expansion française dans le Golfe
Avions : entre le bruit et l'armée.
dimanche 13 janvier 2008
Le CdA met les points sur les i
Une interview parue ce matin dans le Blick du nouveau Chef de l'Armée confirme ses aptitudes en matière de communication : en quelques réponses claires et dépassionnées, le commandant de corps Nef remet à sa juste place la polémique vécue cette semaine sur la garde armée (les nouvelles dispositions ordonnées par Samuel Schmid ne changent pas fondamentalement la donne) et montre que les discussions liées à l'arme de service ne doivent pas dissimuler les vrais problèmes :
"Wenn wir eine andere Lösung finden, wenn die Werte sich gewandelt haben, sodass die Waffe daheim nicht mehr dieselbe Bedeutung hat wie früher, dann bin ich offen. Die Waffe muss nicht unbedingt zu Hause stehen. Es gibt wichtigere Fragen für die Armee."
L'adaptation de l'armée aux valeurs de la société qu'elle est chargée de protéger et défendre est une condition sine qua non pour le maintien de sa légitimité, ce qui influence non seulement son efficacité opérationnelle mais aussi ses conditions de travail - en particulier pour une armée de milice. Des faits divers montés en épingle et des déclarations à l'emporte-pièce ne peuvent être confondus avec de vraies mutations sociétales, et le renforcement de l'individu comme acteur s'oppose de toute manière au maternalisme lénifiant qui exsude aujourd'hui des rédactions et d'une partie de la classe politique. En d'autres termes, l'armée a raison d'étudier des problèmes particuliers et d'être ouverte au changement, mais ce dernier doit être fondé sur des votations populaires en bonne et due forme.
Quoi qu'il en soit, la fermeté doit témoigne le nouveau CdA vis-à-vis des pressions médiatiques et son inclination à mettre les points sur les i sont des témoignages positifs !
mardi 8 janvier 2008
Les élections américaines et l'Irak
A l'heure actuelle, toutefois, on parle moins de l'Irak dans les médias américains parce que le sujet ne se prête plus au même traitement : la forte réduction des pertes militaires américaines, couplée à la diminution générale des violences, montrent une amélioration de la situation qui contredit les jugements définitifs et catastrophistes d'une grande partie des médias traditionnels. Et comme la patiente et difficile campagne de contre-insurrection menée par le général Petraeus a réduit ces faits saillants qui ont le potentiel de mobiliser l'attention du public, elle passe à l'arrière-plan. Ce qui diminue d'autant la pression pour un changement de stratégie, comme un retrait complet de l'Irak, au lieu de la progressive diminution des troupes aujourd'hui engagée après la montée en puissance orchestrée en 2007.
Quoi qu'il en soit, il serait faux de croire que les affirmations des candidats républicains et démocrates ont un rapport étroit avec ce que fera la future administration au Moyen-Orient : l'engagement en Irak est en effet tellement décisif pour les intérêts américains, en tant que point d'entrée via un pays charnière, qu'un abandon de toute présence militaire n'a tout simplement aucun sens. C'est au contraire une présence accrue hors des frontières nationales qui caractérise l'emploi des armées à l'ère de la globalisation, en tant que défense avancée, facteur de stabilisation, troupe d'interdiction ou vecteur diplomatique. Il faut avoir une opinion bien biaisée pour ne pas voir la continuité de la politique américaine dans cette région (par opposition notamment avec l'Afghanistan et les Philippines).
Il n'en demeure pas moins que le choix du candidat et son message-clef sur l'Irak, tout comme sur l'Afghanistan, aura une influence considérable sur les ennemis des États-Unis. Voici un peu plus de 3 ans, ces mêmes ennemis avaient durement encaissé la réélection de George W. Bush, qui garantissait la poursuite d'une lutte menée à proximité immédiate de leur centre de gravité. De même, la relance de la campagne irakienne par le déploiement hautement visible de renforts, l'an dernier, a vivement affecté les perceptions concernant l'attitude américaine à moyen et long terme. L'élection d'un candidat véhiculant ouvertement un message anti-guerre, oscillant entre l'isolationnisme et l'angélisme, aurait certainement l'effet inverse et serait un encouragement à poursuivre la lutte contre les États-Unis et leur alliés - où qu'ils soient...
lundi 7 janvier 2008
Faire équipe... en vidéo
jeudi 3 janvier 2008
Le prix des exercices biaisés
Biaiser les exercies pour éviter de telles remises en causes a toutefois un prix quelquefois exorbitant. Le livre du général Bruno Chaix, "En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ?", le rappelle clairement. Entre fin 1936 et début 1937, un exercice sur carte du Conseil supérieur de la guerre français simule une opération de défense face à une attaque allemande passant par la Belgique et par la Hollande, d'ailleurs similaire au plan existant en 1939 ; mais la simulation réaliste de la Blitzkrieg, avec les capacités d'exploitation des Panzerdivisionen, est niée par le Haut commandement français, le général Gamelin parlant de "roman" et insistant que la progression allemande aurait dû être plus méthodique et prudente - un peu à la manière de la doctrine française (ou des pans traditionnalistes de la Wehrmacht).
La conclusion logique d'un tel exercice, à savoir l'impossibilité d'appliquer la doctrine du front continu face au couple char/avion et donc la nécessité d'assurer une défense dans la profondeur couronnée par une masse de manoeuvre mécanisée comme réserve générale, n'a donc pas été tirée. Au contraire, cette masse de manoeuvre - la 7e Armée du général Giraud - sera gaspillée dans une vaine poussée en Belgique et aux Pays-Bas pour l'illusion d'une liaison avec les forces des pays neutres et d'un renfort substantiel, alors que celles-ci seront balayées en quelques jours par le plan révisé des Allemands. Mais qui, en temps de paix, peut s'opposer victorieusement aux doctrines en cour comme aux hommes en place ? Les empêcheurs de penser en rond, les "mavericks", sont bien vite mis à l'écart.
Et qu'en est-il en temps de guerre ? Un autre exemple est à cet égard probant : le plan développé par les Japonais pour prendre l'île de Midway et détruire les derniers porte-avions américains, afin de s'assurer un avantage définitif dans le Pacifique. Le fait de viser deux objectifs contradictoires, avec une flotte divisée et dispersée, engagée dans une manoeuvre spéculant sur la surprise et la réaction de l'adversaire, aboutira à un désastre retentissant. Mais ce désastre aurait pu être prévenu : un exercice d'état-major visant à tester le plan, sorte de kriegspiel aéronaval mené par la flotte combinée nippone, a abouti à la destruction théorique de 2 grands porte-avions japonais, et donc à l'échec de l'opération. Mais les amiraux ne pouvaient admettre un tel résultat et, sur la base des premiers mois de guerre, ont pensé que l'exercice avait surestimé l'adversaire ; du coup, on transforma le bilan en 1 seul porte-avion endommagé. Au lieu des 4 qui seront finalement coulés.
Les exercices sont indispensables aux armées, quelle que soit leur situation. Mais s'exercer en s'interdisant par avance de remettre en cause des plans, des processus, des structures et des doctrines ne peut qu'aboutir à des illusions dangereuses.
mardi 1 janvier 2008
Sus à l'armée de milice !
Au moins, on ne pourra pas reprocher au Blick de dissimuler ses intentions en matière de politique de sécurité : dans les grands titres que le quotidien de boulevard alémaniques souhaite publier en 2008 figure en effet la fin de l'obligation de servir.
Le débat entre armée de milice et armée de métier est depuis longtemps en Suisse, et il n'y a pas de raison de ne pas régulièrement le relancer. Notamment en intégrant les expériences récentes faites par les armées européennes ayant adopté ces 10 dernières années le second modèle, et qui aujourd'hui sont confrontées à des difficultés majeures (augmentation des frais de fonctionnement, vieillissement du personnel, limites des effectifs déployables, etc.). On sait que ce débat est souvent politisé, puisque des partis gouvernementaux n'hésitent pas à fixer des effectifs pour l'armée sans d'abord définir ses missions et les modalités de leur accomplissement.
Toutefois, ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans les rêves éveillés du Blick : c'est simplement le renoncement à une obligation certes pesante, à un devoir traditionnel dont le rôle n'est même pas pris en compte. Ce populisme médiatique est d'autant plus étrange qu'il fait totalement abstraction du droit à la sécurité que le même Blick ne manquerait pas de marteler au moindre risque pour la sécurité au sein du pays. L'absurdité angélique de la suppression de l'armée ayant été rejetée sans appel par le peuple, on cherche maintenant à découpler les droits et les devoirs en matière de sécurité. Demain on défend, protège et aide gratis...